Comment sécuriser un serveur contre les cyberattaques en 2025 ?


La sécurité des serveurs est un aspect crucial dans l’ère numérique actuelle, où les menaces de piratage et de vol de données sont de plus en plus fréquentes. Les entreprises et les particuliers qui détiennent des informations sensibles sur leurs serveurs doivent prendre des mesures concrètes pour les protéger contre les attaques malveillantes. Dans cet article, nous allons explorer les différentes étapes pour sécuriser un serveur et prévenir les failles de sécurité.
L’importance de la sécurité des serveurs
Les serveurs contiennent souvent des informations confidentielles, telles que des données de clients, des informations financières et des secrets commerciaux. Si ces données tombent entre les mains de pirates ou de hackers mal intentionnés, cela peut avoir des conséquences catastrophiques pour l’entreprise ou l’individu concerné. Les pirates peuvent utiliser ces informations pour commettre des délits, tels que des vols d’identité, des usurpations de comptes ou des extortions. Il est donc essentiel de prendre des mesures pour sécuriser les serveurs et protéger les données sensibles qui y sont stockées.
Que vous disposiez d’un serveur dédié, d’un VPS ou d’un serveur mutualisé chez un hébergeur, la sécurisation reste primordiale. Les serveurs Linux comme Ubuntu, Debian, CentOS ou Red Hat Enterprise Linux nécessitent une attention particulière, tout comme les serveurs Windows Server ou les environnements virtuels.
Établir une politique de mots de passe robuste
Une politique de mots de passe robuste est l’un des premiers éléments à mettre en place pour sécuriser un serveur. Les mots de passe doivent être complexes et difficiles à deviner, et il est recommandé de les changer régulièrement. Les utilisateurs doivent également éviter d’utiliser les mêmes mots de passe pour plusieurs comptes, car cela augmente le risque de compromission en cas de faille de sécurité.
Il est particulièrement important de sécuriser le compte utilisateur root et les comptes administrateur. Votre mot de passe doit contenir au moins 12 caractères avec une combinaison de lettres, chiffres et symboles. Il est également important de mettre en place une authentification à deux facteurs, qui nécessite une vérification supplémentaire avant de permettre l’accès au serveur. Cette mesure ajoute une couche de sécurité supplémentaire et rend plus difficile l’accès non autorisé au serveur.
Pour les systèmes Linux, l’utilisation de sudo au lieu de se connecter directement en root est une pratique recommandée. Cela permet de limiter les privilèges et de tracer les actions administratives.
Sécuriser le site internet avec HTTPS
Le protocole HTTPS (Hypertext Transfer Protocol Secure) est une version sécurisée du protocole HTTP. Il utilise le protocole SSL/TLS (Secure Sockets Layer/Transport Layer Security) pour crypter les données échangées entre le serveur et le client. Cela signifie que les informations sensibles, telles que les numéros de carte de crédit ou les mots de passe, sont protégées contre les interceptions et les lectures non autorisées.
Il est donc essentiel de configurer le serveur pour utiliser le protocole HTTPS et d’obtenir des certificats SSL valides. Que vous utilisiez Apache, Nginx ou IIS comme serveur web, la configuration HTTPS est indispensable. Cela non seulement améliore la sécurité de votre site internet, mais également la confiance des utilisateurs et le référencement dans les moteurs de recherche comme Google Chrome et Mozilla Firefox.
Les certificats SSL permettent également de chiffrer les communications et de vérifier l’authenticité de votre nom de domaine. Cette sécurisation est particulièrement importante pour les sites e-commerce et les applications web qui traitent des données sensibles.
Mettre à jour régulièrement le serveur
Les mises à jour régulières du serveur sont cruciales pour maintenir la sécurité et la stabilité du système. Les mises à jour apportent souvent des correctifs de sécurité pour les vulnérabilités connues, ainsi que des améliorations de performances et de fonctionnalités. Il est important de mettre à jour non seulement le système d’exploitation, mais également les logiciels et les applications qui sont installés sur le serveur.
Pour les serveurs Linux, utilisez les gestionnaires de paquets appropriés (apt pour Ubuntu/Debian, yum pour CentOS/Red Hat) pour maintenir vos distributions à jour. Les plugins et les thèmes utilisés par les applications web, tels que WordPress ou PrestaShop, doivent également être mis à jour régulièrement pour éviter les failles de sécurité.
Les environnements comme LAMP (Linux, Apache, MySQL, PHP) ou WAMP (Windows, Apache, MySQL, PHP) nécessitent une attention particulière. Pensez également à mettre à jour vos bases de données MySQL ou MariaDB, ainsi que les modules PHP et les frameworks utilisés. Les mises à jour régulières sont une tâche administrative importante qui doit être planifiée et exécutée de manière régulière.
Désactiver les services inutiles et les ports ouverts
Les services inutiles et les ports ouverts peuvent constituer des failles de sécurité importantes s’ils ne sont pas correctement configurés. Les services qui ne sont pas nécessaires pour le fonctionnement du serveur doivent être désactivés ou supprimés pour réduire la surface d’attaque. De même, les ports ouverts qui ne sont pas utilisés par les applications doivent être fermés pour empêcher les accès non autorisés.
Sur un serveur Linux, utilisez des commandes comme netstat
ou ss
pour identifier les services en cours d’exécution. Désactivez les services inutiles comme Telnet, FTP non sécurisé, ou des protocoles obsolètes. Par exemple, si vous n’utilisez pas de serveur FTP, désactivez ce service. De même, fermez les ports TCP inutiles et configurez correctement les protocoles réseau.
La gestion des services et des ports est une tâche importante qui nécessite une bonne compréhension du fonctionnement du serveur et des applications qui sont installées. Il est également important de surveiller les journaux de connexion pour détecter les tentatives d’accès non autorisées et prendre des mesures pour les prévenir. Utilisez des outils de supervision pour monitorer l’activité de votre serveur distant.
Installer un logiciel d’analyse des logiciels malveillants
Les logiciels malveillants, tels que les virus, les vers et les chevaux de Troie, peuvent causer des dommages importants au serveur et aux données qui y sont stockées. Il est donc important d’installer un logiciel d’analyse des logiciels malveillants pour détecter et éliminer ces menaces. Un antivirus performant est essentiel pour protéger votre infrastructure.
Les malwares peuvent s’infiltrer par différents vecteurs : mails infectés, sites web compromis, ou scripts malveillants. Les logiciels d’analyse des logiciels malveillants peuvent être configurés pour effectuer des analyses régulières du serveur et des fichiers qui y sont stockés. Ils peuvent également être configurés pour prendre des mesures automatiques pour éliminer les logiciels malveillants détectés.
Il est important de choisir un logiciel d’analyse des logiciels malveillants qui est compatible avec le système d’exploitation et les applications qui sont installées sur le serveur. Pour les serveurs Linux, des solutions comme ClamAV sont disponibles, tandis que les serveurs Windows peuvent utiliser Windows Defender ou des solutions tierces.
Installer un pare-feu
Un pare-feu (firewall) est un logiciel ou un appareil qui contrôle les accès au serveur et bloque les connexions non autorisées. Il est essentiel d’installer un pare-feu pour protéger le serveur contre les attaques malveillantes et les tentatives d’accès non autorisées.
Sur les systèmes Linux, iptables est l’outil de référence pour configurer le pare-feu. Vous pouvez également utiliser UFW (Uncomplicated Firewall) sur Ubuntu pour une configuration simplifiée. Les pare-feu peuvent être configurés pour permettre ou bloquer les accès en fonction de règles prédéfinies basées sur les adresses IP, les ports, ou les protocoles.
Un pare-feu bien configuré doit permettre uniquement le trafic nécessaire. Par exemple, autorisez le port 80 pour HTTP, le port 443 pour HTTPS, et le port SSH personnalisé que vous avez configuré. Bloquez tous les autres ports par défaut. Il est important de configurer correctement les règles pour votre réseau local (LAN) et les connexions distantes.
Sécuriser le serveur contre les attaques par force brute
Les attaques par force brute sont une technique utilisée par les pirates pour essayer de deviner les mots de passe ou les clés de chiffrement. Il est important de prendre des mesures pour sécuriser le serveur contre ces types d’attaques. Les utilisateurs doivent choisir des mots de passe complexes et difficiles à deviner, et il est recommandé de les changer régulièrement.
Les administrateurs doivent également mettre en place des mesures pour limiter les tentatives de connexion, telles que des délais d’attente entre les tentatives ou des blocages d’adresses IP. Des outils comme Fail2Ban peuvent automatiquement bloquer les adresses IP qui tentent des connexions répétées échouées.
Il est également important de surveiller les journaux de connexion (logs) pour détecter les tentatives d’attaque par force brute et prendre des mesures pour les prévenir. Configurez une journalisation appropriée pour tracer toutes les tentatives de connexion SSH, FTP, ou autres services critiques.
Changer le port SSH
Le port SSH par défaut (port 22) est souvent ciblé par les attaques automatisées. Il est recommandé de changer le port SSH pour empêcher les attaques par défaut. Les pirates peuvent essayer de se connecter au serveur en utilisant le port SSH par défaut, il est donc important de le changer pour un port non standard.
Pour changer le port SSH, modifiez le fichier de configuration /etc/ssh/sshd_config
sur les systèmes Linux, ou utilisez l’interface graphique sur Windows Server. Choisissez un port entre 1024 et 65535 qui n’est pas utilisé par d’autres services. Il est également important de configurer le pare-feu pour permettre les connexions SSH uniquement sur le nouveau port.
Après avoir modifié la configuration du serveur, redémarrez le service SSH avec la commande appropriée (sudo service ssh restart
ou sudo systemctl restart ssh
). Il est important de documenter le nouveau port pour que les utilisateurs autorisés puissent se connecter au serveur en utilisant la bonne configuration.
Utiliser l’authentification par clé publique pour SSH
L’authentification par clé publique est une méthode de connexion sécurisée qui utilise une paire de clés pour authentifier l’utilisateur. Il est recommandé d’utiliser l’authentification par clé publique pour les connexions SSH, car elle est plus sécurisée que les mots de passe traditionnels.
Les utilisateurs doivent générer une paire de clés (publique et privée) et installer la clé publique sur le serveur. La clé privée doit être conservée en sécurité et ne doit pas être partagée avec personne. Vous pouvez utiliser des outils comme ssh-keygen sur Linux/macOS ou PuTTY sur Windows pour générer les clés.
Il est important de configurer le serveur pour utiliser l’authentification par clé publique et de désactiver l’authentification par mot de passe dans le fichier de configuration SSH. Cette méthode offre un niveau de sécurité supérieur et facilite les connexions automatisées via des scripts.
Mesures de sécurité additionnelles
Sauvegarde et intégrité des données
Mettez en place un système de sauvegardes régulières de vos données critiques. Que vous utilisiez un serveur de fichiers, une base de données SQL Server, ou un serveur de messagerie, les sauvegardes sont essentielles. Configurez des sauvegardes automatiques vers un serveur distant ou un système de stockage sécurisé.
Surveillance et monitoring
Utilisez des outils de supervision pour surveiller l’activité de votre serveur en temps réel. Des solutions comme Nagios, Zabbix, ou des outils cloud permettent de détecter rapidement les anomalies et les tentatives d’intrusion.
Configuration sécurisée des services
Si vous utilisez des services comme Apache2, Nginx, MySQL/MariaDB, ou PHP, assurez-vous qu’ils sont correctement configurés. Modifiez les fichiers de configuration par défaut, supprimez les comptes par défaut (comme admin/admin), et configurez les permissions appropriées sur les répertoires sensibles.
Gestion des certificats et chiffrement
Utilisez des certificats SSL/TLS pour tous les services web et les connexions sécurisées. Configurez le chiffrement pour les communications entre serveurs et activez des protocoles sécurisés comme SFTP au lieu de FTP standard.
Virtualisation et isolation
Si vous utilisez des environnements virtuels ou des conteneurs, assurez-vous qu’ils sont correctement isolés. La virtualisation peut ajouter une couche de sécurité supplémentaire en séparant les applications et les services.
Pour conclure, la sécurisation d’un serveur est un processus continu qui nécessite une attention constante et des mises à jour régulières. En suivant ces recommandations et en adaptant les mesures de sécurité à votre environnement spécifique (serveur Linux, Windows, ou solutions cloud), vous pouvez considérablement réduire les risques d’attaques et protéger vos données sensibles.
N’oubliez pas que la sécurité est un équilibre entre protection et fonctionnalité. Consultez régulièrement les guides de sécurité de votre distribution Linux ou de votre hébergeur pour rester informé des dernières menaces et des meilleures pratiques. La formation continue et la veille technologique sont essentielles pour maintenir un niveau de sécurité optimal.